Difficile de ne pas comparer la situation politique délétère de l’Hexagone avec celle de l’Autriche. Extrême droite en hausse, gauche et droite aux abois : les législatives qui se sont déroulées dimanche dans le petit pays alpin ont offert un miroir à peine déformant à la France, qui s’attend à une forte percée du Front national aux municipales et aux européennes de l’an prochain.
Le FPÖ (Parti autrichien de la liberté), en hausse de près de quatre points par rapport à 2008, a recueilli 21,4% des suffrages, derrière les sociaux-démocrates du SPÖ (27,1%), sanctionnés notamment pour leur politique d’austérité, et les conservateurs chrétiens de l’ÖVP (23,8%), trop europhiles aux yeux de bien des Autrichiens. La gauche et la droite, qui gouvernent traditionnellement l’Autriche, enregistrent leur plus mauvais score depuis l’avènement de la Seconde République, en 1945. Elles devraient toutefois reconduire leur coalition, même si les conservateurs laissent planer le suspense.
Bande dessinée. Heinz-Christian Strache, à la tête du FPÖ depuis 2005, s'est réjoui de sa performance. «Aujourd'hui, il y a trois partis établis en Autriche, a-t-il lancé.Et le SPÖ ne peut plus prétendre à la domination.» Agé de 44 ans, cet ancien prothésiste dentaire a prêché «l'amour du prochain» durant la campagne - à condition qu'il s'agisse d'Autrichiens - et fustigé Bruxelles. Il a développé le thème du Heimat, ce sentiment d'apparte