Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé ce lundi une série de réformes très attendues dont un renforcement des droits de la minorité kurde, en plein processus de paix entre Ankara et les rebelles kurdes du Parti des travailleurs des Kurdistan (PKK).
Parmi ces réformes présentées devant la presse figure «l'enseignement dans les écoles privées des langues et dialectes» autres que le turc, dont le kurde, jusqu'à présent interdit. Recep Tayyip Erdogan a également annoncé que certaines localités kurdes débaptisées dans les années 1980, après le coup d'Etat de 1980, pourraient reprendre leur nom kurde.
Devant tous ses ministres, il a qualifié son plan, baptisé «paquet démocratique», d'«historique». Mais il reste très en-deçà des revendications des Kurdes, une minorité estimée à 15 millions sur une population totale de 75 millions, qui réclament l'enseignement de leur langue dans les établissements publics et une référence explicite à leur identité dans la Constitution turque. «Il faut dire clairement que ce paquet ne répond absolument pas aux exigences démocratiques de la Turquie, ainsi qu'aux attentes» des Kurdes, a estimé lundi Gülten Kisanak, la coprésidente du principal parti kurde, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), accusant le parti gouvernemental de faire un «show».
Le port du voile autorisé dans la fonction publique
Ankara et le PKK, en lutte armée contre les forces turques depuis 1984, ont engagé il y a un an un processus de paix qui marque le pas. Après avoir ann