«Les auteurs du coup d'Etat essaient de faire croire que tout est sous contrôle. Mais ce n'est pas le cas ! Nous sommes là, même s'ils ont déjà tué des centaines d'entre nous. Nous sommes dans la rue et nous y resterons jusqu'au rétablissement de la légitimité.» Il est 7 heures, ce dimanche, et avant d'aller rejoindre sa compagnie pharmaceutique, Oussama Akil, 40 ans, manifeste. Ils sont une centaine, réunis à un carrefour du Caire, entre voitures et bus scolaires. De jeunes ultras, tee-shirt noir, Ray-Ban et coupe de cheveux travaillée, chauffent la petite foule comme dans un stade de foot. «Ils ont tué notre peuple, ils ont tué nos enfants !» entonnent les manifestants.
Le fils de Sabah Dinedi a été blessé lors de la dispersion du sit-in de Rabaa al-Adawiya, le 14 août. «Des milliers d'autres jeunes ont disparu, dit-elle. C'est pour ça que je suis ici. Et aussi car mon vote a été usurpé.» Oussama Akil a lui aussi passé l'été à Rabaa al-Adawiya. Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), l'aile politique des Frères musulmans dont il fait partie, a suspendu ses activités. Alors, il poursuit son combat dans la rue. «Nos leaders sont en prison et les manifestations continuent, insiste-t-il. C'est la preuve que ce mouvement émane du peuple, et pas seulement des Frères musulmans.»
Bouche à oreille. Des marches, quotidiennes ou presque, annoncées à la dernière minute : trois mois après l