C'est avant tout par ses gestes et son comportement que le pape François est en train de bouleverser l'institution millénaire qu'est l'Eglise catholique. Son activité quotidienne est une succession d'initiatives à la fois élémentaires et spectaculaires où il réaffirme sa volonté de proximité, de simplicité et d'écoute des fidèles. «Pronto ? Je suis le pape. On peut se tutoyer», aime-t-il répondre, par téléphone, aux ouailles qui lui ont écrit et qui, de manière générale, assistent en masse à ses audiences publiques ou ses déplacements. Tout en réaffirmant qu'on ne remet pas en cause la doctrine (lire page 4), il fait bouger les lignes par ses déclarations mais surtout par ses actes. Parfois il déroute, par exemple en se déclarant «anticlérical» face à un prêtre trop clérical. Il sait être drôle en montant dans une 4L que lui offre un prêtre de Vérone. Mais avant tout, c'est un fin politique qui n'hésite pas à accorder une longue interview à Eugenio Scalfari, ancien directeur de La Repubblica, intellectuel de gauche athée, dans laquelle il souhaite «un dialogue ouvert avec les non-croyants. […] Il est temps de faire un bout de chemin ensemble».
Secoué. «Dans les faits, le pape a complètement changé l'esprit du Vatican. En commençant par sa décision de ne pas loger dans les appartements pontificaux [il loge au couvent de Sainte-Marthe, ndlr]. Il a lancé le message que certaines structures ne