Ce n’est pas une première, loin de là. Et les marchés financiers ont accueilli la nouvelle avec l’impassibilité de ceux qui savent vraiment quand démarre une situation potentiellement risquée ou, à l’inverse, bien juteuse. Bref : la quasi-faillite de l’appareil d’Etat américain n’a ni changé la face du monde ni empêché le soleil de se lever.
Seules quelques branches non vitales, non régaliennes du vaste pays seront mises au chômage technique, le temps que démocrates et républicains trouvent un accord. Quelques gardes forestiers devront patienter à l’entrée des parcs nationaux, les policiers ou les services de santé fonctionnant eux normalement.
Business as usual donc, à ceci près que pour un Français, c'est-à-dire un républicain, l'idée même qu'à une date donnée, à une heure précise, du jour au lendemain, l'Etat puisse être partiellement «débranché» semble impensable. De l'ordre de la science-fiction, voire du délire pur et simple.
De gauche comme de droite, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, nous nous rendons compte une fois de plus combien l’Etat, volontiers stipendié pour sa lourdeur ou son interventionnisme tatillon, reste la clé de voûte de notre imaginaire politique. L’acteur essentiel, en premier et dernier recours. Un bien collectif. Une richesse commune.
Reste une question: l’Etat made in France est-il vraiment plus solide que sa version US ? Corollaire: la faillite, est-ce un scénario à grand spectacle à l’américaine ou pourrait-elle prendre des formes pl