«L'expérience du gouvernement Letta est terminée», a répété lundi soir Silvio Berlusconi, comme s'il voulait exorciser l'hypothèse que ce soit sa propre vie politique qui touche à sa fin. Pour la première fois, en vingt ans de domination absolue de la droite italienne, une partie de ses troupes pourrait ne plus suivre ses consignes et sauver le gouvernement d'Enrico Letta.
Le règlement de compte final devrait avoir lieu aujourd’hui au Parlement après le discours du Premier ministre. Mais l’éventualité qu’une frange des fidèles de Berlusconi claque la porte du parti est réelle. Hier, il a mené jusqu’au bout des tractations afin d’éviter l’irréparable. A savoir que son dauphin, Angelino Alfano, secrétaire du parti et vice-président du Conseil, ou Fabrizio Cicchitto, le chef de son groupe parlementaire, ne l’abandonnent.
«Geste fou». Certes, les cinq ministres de Forza Italia ont obéi samedi aux ordres du Cavaliere et ont remis leur démission. Comme les parlementaires, ils sont par ailleurs solidaires de Silvio Berlusconi qui, condamné à quatre ans de prison pour fraude fiscale, attaque «une magistrature politisée». Ils dénoncent aussi l'attitude de la gauche, prête à voter la déchéance de son mandat de sénateur dans les prochains jours, alors qu'ils forment un cabinet de grande coalition.
Mais les ministres partagent aussi l'analyse de Letta, selon lequel cette décision de provoquer une crise politique au moment où