Incertitudes ou pas, c’est trop rare pour ne pas le relever. Avec ce spectaculaire changement de ton entre Washington et Téhéran, un compromis pourrait être trouvé sur la question du nucléaire iranien. Une guerre, une très dangereuse guerre, pourrait ainsi être évitée et l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité sur la Syrie pourrait conduire, parallèlement, non seulement à la destruction des armes chimiques du pouvoir en place mais aussi à l’ouverture d’une conférence de paix, dite «Genève 2», avant la fin de l’année.
Il y a de la détente internationale dans l’air et, bien qu’elle soit encore loin d’être acquise, elle appelle trois conclusions et une question, toutes d’égale importance pour l’avenir.
Rien de tout cela, d’abord, n’aurait été possible sans l’instauration d’un rapport de forces. Si la France - et c’est son honneur - n’avait pas immédiatement dit que des frappes militaires devaient sanctionner le recours aux gaz de combat par le régime de Bachar al-Assad, si elle n’avait pas exercé, par là, une pression politique sur la Maison Blanche et fait ainsi de sa position une position franco-américaine, la Russie ne se serait nullement souciée d’exercer à son tour une pression sur Damas.
C’est parce que Vladimir Poutine savait qu’il n’aurait rien pu faire de décisif après des frappes contre l’aviation et les centres de commandements de son protégé qu’il a saisi au vol la suggestion américaine d’une démarche commune sur les armes chimiques. C’est grâce à cette mena