«Grande !» («C'est fort»). Avec une pointe d'ironie et une vraie surprise, le président du Conseil, Enrico Letta, a accueilli dans un sourire la volte-face complète de Silvio Berlusconi qui, hier midi, a pris la parole dans l'hémicycle du Sénat pour dire qu'il lui accordait lui aussi sa confiance (votée par 235 voix contre 70). Cela après une semaine de menaces et de déclarations solennelles selon lesquelles «l'expérience Letta était terminée». Silvio Berlusconi avait même demandé aux parlementaires du Parti du peuple de la liberté (rebaptisé Forza Italia) de se préparer à démissionner s'il devait être déchu de son mandat de sénateur après sa condamnation par la justice pour fraude fiscale, puis exigé la démission de ses cinq ministres.
Scission. Mais, au bout du compte, le Cavaliere s'est dégonflé. Il a renoncé à exiger la fin du cabinet Letta et le retour immédiat à des élections générales anticipées. Officiellement parce qu'il aurait été convaincu par les paroles du Premier ministre, et notamment son engagement à vouloir faire baisser la pression fiscale. «L'Italie a besoin d'un gouvernement pour faire des réformes», a-t-il ajouté benoîtement. En réalité, Silvio Berlusconi a perdu son pari. Sa décision d'aller jusqu'au bout et de renverser Enrico Letta a provoqué une scission au sein de la droite.
Pour la première fois, certains de ses fidèles comme Angelino Alfano, présenté comme son dauphin, lui ont tourné l