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Au large de Lampedusa, plus de 130 noyés et 250 disparus

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Parti de Libye depuis deux jours selon les rescapés, le bateau de migrants, originaires de la Corne de l’Afrique, a fait naufrage hier matin.
A Lampedusa (Italie) le 3 octobre 2013, des corps de migrants, en majorité somaliens. (Photo Nino Randazzo. Reuters)
par Eric Jozsef, Correspondant à Rome
publié le 3 octobre 2013 à 20h26

«C'est une horreur, une horreur : ils n'arrêtent pas d'apporter des corps», s'exclame la maire de l'île de Lampedusa, au sud de la Sicile. Giusi Nicolini a pourtant la triste habitude d'assister à des drames de l'immigration. Mais devant les dizaines de cadavres alignés sur le port de la petite île, elle n'a pu retenir ses pleurs et crier son indignation.

Au cours de la journée d’hier, le bilan n’a cessé de s’alourdir pour ce qui apparaît comme l’une des tragédies les plus terribles jamais survenue dans le canal de Sicile. Il y aurait au moins 130 morts dont une femme enceinte et deux enfants en bas âge et plus de 250 disparus. Le navire, qui transportait environ 500 personnes, a fait naufrage au petit matin. C’est apparemment en allumant des feux de détresse avec une couverture pour signaler leur présence à des navires marchands que le bateau rempli de migrants s’est embrasé puis a coulé à proximité de Lampedusa.

Cadavres. Alertés par des chalutiers, les garde-côtes italiens ont immédiatement lancé les opérations de sauvetage pour récupérer les migrants qui se sont jetés à l'eau. «Nous rentrions de la pêche quand nous avons vu l'embarcation s'enflammer, a raconté l'un des marins. Nous avons pu faire monter à bord 18 personnes vivantes et deux morts avant que les vedettes de la marine n'arrivent.» Mais malgré l'intervention des gardes-côtes, seuls 150 migrants, originaires pour la plupart de Somalie et d'Erythrée