«La Chine a une mauvaise image, mais la majorité des responsables chinois s'en fichent, ils pensent que de toute façon, leur capacité financière, leur montée en puissance, les servira et, in fine, imposera le respect. La Chine ne veut pas qu'on l'aime, elle veut qu'on la respecte.» Jean-Pierre Cabestan, professeur de relations internationales à l'Université baptiste de Hongkong, résume ainsi l'esprit qui guide la géopolitique chinoise. Présente sur tous les continents, la Chine mercantile ne possède pourtant aucun véritable ami ou allié, «seulement des intérêts et des partenaires».
Sur les dossiers chauds des relations internationales, Pékin pratique une politique d'équilibre des forces à la Bismarck, avec pour objectif de contrebalancer la puissance américaine. «Pourquoi le gouvernement soutient-il la Russie dans le dossier syrien ? commente la journaliste chinoise Gao Yu. Pour dire les choses simplement, parce que la Chine a un penchant pour toutes les dictatures comme la Syrie. Mais si la Russie change de position, la Chine changera aussi la sienne, car sa diplomatie est opportuniste.» Pékin justifie son non-interventionnisme en Syrie par le «principe de non-ingérence», adopté en 1954 par la Chine et d'autres pays anciennement colonisés (comme l'Inde), pour se différencier des politiques prédatrices des puissances coloniales. Mais il n'a pas toujours été mis en pratique.
De la fondation de la République populaire en 1949 jusqu'en