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TRIBUNE

La vulnérabilité d’une île

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par Marie Redon, Université Paris-XIII
publié le 3 octobre 2013 à 18h06

Lundi, à l'occasion de la 68e Assemblée générale de l'ONU, les Petits Etats insulaires en développement (PIED) ont une nouvelle fois sonné l'alerte et réclamé des mesures sur le changement climatique. Lorsque ce thème s'est affirmé dans la communauté scientifique internationale, au tournant des années 90, celui de la vulnérabilité des îles et territoires insulaires lui a rapidement été associé.

En 1990, deux ans après la création du Giec, s’est constituée une Alliance des petits Etats insulaires, avec les représentants d’îles aussi hétérogènes qu’Antigua et Barbuda, Chypre, Fidji, Kiribati, Maldives, Malte, Trinité et Tobago, Maurice ou Vanuatu. Au-delà de leur évidente diversité, les 40 Etats formant désormais les PIED affichent une communauté de destin revendiquée par les slogans «petites îles, grands problèmes» et «petites îles, grands enjeux», respectivement mis en avant lors des sommets de la Barbade en 1994 et de Maurice en 2005. Des problèmes aux enjeux, les îles relèveraient ainsi d’une menace globale qui devrait ensuite affecter les continents. Le destin des Etats insulaires préfigurerait celui de la planète, ils se trouvent apostés en guetteurs d’un avenir immergé, ce qui leur confère au passage raison sociale, audience et subsides.

L'île vulnérable est ici érigée en métonymie de la Terre. Mais derrière la vulnérabilité des îles, se cache la puissance évocatrice de l'île. En tant que représentation, l'île est toujours plus que son équivalent en km² sur le