Menu
Libération
Interview

«Terrifier le Congrès, c’est un peu ce qui manque à Obama»

Article réservé aux abonnés
David Ignatius est professeur à Harvard et éditorialiste au «Washington Post» :
publié le 3 octobre 2013 à 21h51

Barack Obama a toutes les chances de remporter le bras de fer actuel, prédit David Ignatius, éditorialiste au Washington Post, professeur à Harvard et romancier. Mais cela ne fait pas encore de lui un «grand président»…

Avant même ce shutdown, le Tea Party a-t-il réussi à faire dérailler la présidence Obama ?

Obama n’a pas réussi à accomplir ce qu’il avait promis en 2008, qui était de surmonter les divisions partisanes. La faute principale en incombe bien sûr aux républicains qui, de façon très inhabituelle, n’ont pas accepté leur défaite sur la réforme de la santé. Mais Obama n’a pas développé non plus ce don un peu mystérieux du leadership qui permet à certains présidents de surmonter de terribles problèmes internes.

Pourquoi cet extrémisme républicain ?

Le découpage des circonscriptions fait que beaucoup d'élus n'ont d'opposition qu'au sein de leur propre parti. Les circonscriptions sont clairement républicaines ou démocrates. La seule chose que risquent les élus républicains est d'être battus aux primaires par un opposant plus à droite. Le phénomène joue d'ailleurs aussi à gauche. Les Américains sont furieux des guerres menées ces dernières années pour si peu de profit. Ils sont furieux de voir s'enrichir les gens des deux côtes, à l'Est et à l'Ouest, tandis que le centre du pays ne va pas mieux. Le Tea Party est une des expressions d'un pays en colère. Quelle est la responsabilité d'Obama dans cette crise ? Lyndon Johnson [président de 1963 à 1969, il a mis en place un système d'assurance santé pour les plus démunis, ndlr] a pu faire de grandes choses parce qu'il terrifia