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Libération

Washington D.C., l’âme damier des États-Unis

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Le plan de la capitale intègre la symbolique des pouvoirs fédéral et national.
(DR)
par Pierre Raffard, Doctorant à Paris-IV
publié le 3 octobre 2013 à 21h06

Le 16 juillet 1790, la Constitution américaine entérine la création de la première capitale des Etats-Unis d’Amérique. Washington D.C. est officiellement né mais reste ce terrain vierge le long de la rivière Potomac que le Maryland et la Virginie ont cédé au nouvel Etat quelques années auparavant. Désormais étendard officiel d’un pays qui se veut la première nation moderne, Washington D.C. doit être exceptionnel et symboliser, jusque dans son organisation et son architecture, l’idéal démocratique qui a présidé à la construction nationale.

Le Français Pierre-Charles L’Enfant, architecte renommé depuis sa rénovation du Federal Hall de New York en 1788, est choisi pour dessiner les plans du nouveau centre du pouvoir fédéral et national. Influencé par l’exemple parisien, il élabore un compromis urbanistique dans lequel cohabitent deux modèles : au plan radioconcentrique orthogonal européen répond un schéma géométrique en damier, symbole des visées démocratiques et égalitaires du nouvel Etat fédéral. Lieux et quartiers doivent se couler dans un modèle politique et urbanistique commun que le nouveau système fédéraliste considère désormais comme fondamental. Cette volonté marque alors symboliquement le plan de la ville : les quinze nœuds autour desquels s’organise la trame urbaine deviennent le symbole des quinze Etats - les treize colonies auxquelles s’ajoutent le Kentucky et le Tennessee - pour faire de Washington D.C. une représentation en miniature du territoire américain. Bâtim