Au Congrès même, on ne les appelle plus seulement Tea Party mais aussi «les dingos» ou les «terroristes». Ils sont quelques dizaines à peine, une cinquantaine peut-être à la Chambre des représentants en comptant large, sur 232 élus républicains. Certains les disaient même morts, il y a un an encore, au moment de la réélection d'Obama. Et voilà qu'ils ont forcé la fermeture partielle du gouvernement américain depuis ce mardi et menacent maintenant de pousser la première économie mondiale au défaut de paiement. Le Congrès doit voter d'ici au 17 octobre le relèvement du plafond de la dette publique, précédemment limité à 16 699 milliards de dollars (12 262 milliards d'euros), faute de quoi les Etats-Unis risqueraient de faillir à leurs emprunts. Mais les «dingos» exigent pour cela le démantèlement ou au moins le report de la plus grande œuvre d'Obama, sa réforme de l'assurance maladie.
Colons. L'étonnante bataille en cours à Washington est d'abord celle d'un quarteron d'extrémistes qui, depuis 2010, sous le manteau du réseau dit Tea Party, a réussi à prendre l'ascendant sur le Parti républicain. Né en 2009, le mouvement fait référence aux colons qui avaient jeté à l'eau des caisses de thé dans le port de Boston en 1773 pour protester contre les impôts de la couronne britannique. Le Tea Party, qui se compose de milliers de petits groupes locaux mais s'appuie sur de grands réseaux de financement - comme FreedomWorks,