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Espagne : la royauté dans un Etat critique

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Empêtré dans une série de scandales et touché par un nouveau problème de santé, Juan Carlos Ier faisait face depuis l'automne à une contestation grandissante.
Le roi Juan Carlos et la reine Sofia, le prince héritier Felipe et sa femme la princesse Letizia, lors d'un défilé militaire, en juin 2012. (Photo Felix Ausin Ordonez. Reuters)
publié le 4 octobre 2013 à 18h06
(mis à jour le 2 juin 2014 à 10h54)

«Me voilà une nouvelle fois bon pour le garage, tout cela n'est qu'une question de tournevis, je vais avoir besoin de brillants mécaniciens pour me remettre d'aplomb !» S'il y a un domaine où Juan Carlos Ier n'a jamais failli, c'est bien l'humour. Ce lundi 23 septembre, face à un parterre d'ambassadeurs étrangers à la Zarzuela (sa résidence madrilène), un large sourire éclairant son visage rougissant, le roi d'Espagne réagit avec cette boutade à la mauvaise nouvelle que ses médecins viennent de lui annoncer : il doit repasser sur le billard pour la quatrième fois depuis l'an dernier, difficile à supporter pour un homme de 75 ans. Cette fois, il faut lui placer une nouvelle prothèse à la hanche gauche, car les tissus autour de l'ancienne se sont infectés.

Ce jour-là, le monarque a beau prendre cette rechute à la rigolade, la situation est critique. Pour sa santé comme pour le sort d’un pays tout entier, suspendu au moindre détail concernant cette opération délicate. Un des meilleurs chirurgiens espagnols, Miguel Cabanela, a d’ailleurs été spécialement rappelé du Minnesota, où il exerce. L’infection de la hanche supposera le placement d’une prothèse définitive à la mi-novembre, ce qui clouera le roi au lit pendant plusieurs semaines et l’obligera à environ six mois de rééducation. Et c’est le scénario le plus optimiste, diverses sources médicales n’excluant pas une aggravation de son état de santé.

Meilleur ambassadeur du pays

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