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Analyse

Al-Qaeda mine le conflit en Syrie

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Les modérés de la rébellion redoutent que l’action des jihadistes ne mène à la régionalisation du conflit.
Un combattant du groupe jihadiste Al-Nosra à Deir el-Zor, dans l'est de la Syrie, le 17 août. (Photo Khalil Ashawi. Reuters)
publié le 6 octobre 2013 à 20h06

Comment ne pas braquer la population ? Quelles relations établir avec les autres groupes armés ? Ces questions ne se posent pas que pour Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le Sahel. Les différents groupes jihadistes présents en Syrie doivent également y répondre.

Deux factions principales, directement liées à Al-Qaeda, y sont aujourd’hui actives. Apparu en janvier 2012, le Front al-Nusra s’est distingué en commettant les premiers attentats à la voiture piégée. Formé principalement de Syriens et d’étrangers ayant combattu en Irak avec Al-Qaeda, il s’est rapidement imposé comme l’un des groupes les plus efficaces du nord syrien. Ses succès militaires et ses financements venus du Golfe ont même peu à peu attiré des combattants de l’Armée syrienne libre (ASL) plus modérée, lassés de ne pas être payés et de devoir compter leurs munitions.

Mais, dès avril 2012, le Front al-Nusra se fissure. Abu Bakr al-Baghdadi, le chef de l’Etat islamique en Irak, branche irakienne d’Al-Qaeda, annonce absorber le Front al-Nusra dans sa propre organisation, rebaptisée l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Cette fusion n’est pas si surprenante, les deux groupes partageant la même idéologie : plus encore que le renversement de Bachar al-Assad, ils veulent établir un califat englobant l’Irak et la Syrie. Pourtant, le leader du Front al-Nusra, Abou Mohammed al-Joulani, refuse, tout en faisant allégeance à Ayman al-Zawahiri, le numéro 1 d’Al-Qaeda, qui est probablement caché au Pakistan.