Dans le nord du Mali, Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et les groupes jihadistes tentent de se réorganiser après avoir été chassés des grandes villes lors de l’opération Serval. Etat des lieux.
Que reste-t-il d’Aqmi dans le Nord du Mali ?
Aqmi n'est pas mort. La preuve : le 28 septembre, deux kamikazes ont précipité leur véhicule contre un camp militaire à Tombouctou, tuant deux civils et blessant sept soldats. La veille, l'organisation affiliée à Al-Qaeda avait annoncé la nomination de Saïd Abou Moughatil, un Algérien, pour succéder à Abou Zeid, tué en février dans un raid de l'armée française pendant Serval. Mais, paradoxalement, certains experts voient dans ces événements le signe de l'affaiblissement durable d'Aqmi. L'attentat de Tombouctou a eu un impact limité, révélant l'incapacité de l'organisation à monter une opération d'envergure. «Nous avons détruit le sanctuaire d'Aqmi dans l'Adrar des Ifoghas, se félicite une source militaire. Ses forces résiduelles n'ont plus de port d'attache.»
Par ailleurs, la réorganisation de son leadership a pris plusieurs mois. Un délai qui peut s'expliquer par la difficulté, pour des jihadistes traqués par les militaires français, à se regrouper et à communiquer. S'il est impossible, aujourd'hui, de chiffrer précisément les effectifs d'Aqmi, Paris estime avoir anéanti plusieurs centaines de combattants. «Certains ont pu se réfugier un temps dans les pays voisins - au Niger, en