D'ordinaire, les commémorations du 6 octobre sont censées célébrer l'unité de la nation égyptienne et la grandeur de son armée, perçue comme le vainqueur de la guerre de 1973. Cette mémoire collective reste soigneusement entretenue : on ne compte plus les rues, les ponts ou les villes nommés «6-Octobre» ou «10-de-Ramadan» - date équivalente dans le calendrier religieux. C'est pourtant dans un contexte très particulier qu'a été fêté hier le 40e anniversaire de la guerre du Kippour. Malgré la date symbolique et les spots télévisés à la mémoire des soldats, les esprits étaient plus focalisés sur les troubles actuels que tournés vers le passé glorieux. Et c'est camp contre camp plus que main dans la main qu'on a manifesté hier en Egypte.
Parade. Trois mois après l'éviction de Mohamed Morsi, le pays reste divisé. Dès le matin, une dizaine d'avions de chasse ont paradé à basse altitude dans le ciel cairote, mais c'est dans la rue qu'ont eu lieu les principales manifestations. A l'appel de Tamarod, mouvement qui a organisé la mobilisation populaire du 30 juin ayant conduit à la destitution de l'ex-président par l'armée, plusieurs milliers de personnes sont descendues place Tahrir pour apporter leur soutien au nouveau régime et à son homme fort, le général Abdel Fatah al-Sissi, dont le portrait était brandi par une foule hétéroclite. L'ambiance y était plus festive et familiale que politique. Pour l'occasion, la place symbole de la rév