L’agence américaine AP, en poste à Tombouctou début février, avait la première mis la main sur des fragments du document que nous publions ainsi que sur un cahier d’écolier qui expliquait en plusieurs points, illustrés de dessins, comment échapper à la surveillance des drones.
Mais surtout AP a mis en lumière une correspondance épistolaire qui date d’octobre 2012 entre Abdelmalek Droukdel, n°1 d'Aqmi, et Mokhtar Belmokhtar, son bras droit et l'un des chefs historiques de l'organisation jihadistes. Belmokhtar est alors sur le point de faire sécession pour créer son groupe les Signataires par le sang.
Cette correspondance a été mise en ligne sur le site du Telegraph. On y lit donc que la rupture anticipée «aurait des effets négatifs sur notre organisation», lui écrit Droukdel qui lui demande des comptes et précisément ce qu'il a fait «de la quantité considérable d'argent» qui lui a donnée pour acheter «du matériel militaire».
Dans le même courrier, Droukdel lui reproche aussi de se soustraire à son obligation administrative: «Combien de rapports financiers et administratifs avez-vous envoyés à votre Emirat, et que nous attendons toujours?»
Dans une autre lettre, Droukdel semble à bout de patience : «Tu parles sans cesse à la presse mais dès que je cherche à te joindre sur ton téléphone satellit