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Analyse

Le pouvoir égyptien enfermé dans la voie de la répression

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L’anniversaire de la guerre du Kippour, censé rassembler le peuple autour de l’armée, a encore creusé le fossé entre ses soutiens et ses opposants.
Heurts entre police et membres des Frères musulmans partisans du président déchu Mohamed Morsi, le 6 octobre au Caire. (Photo Mohammed Abdel Moneim. AFP)
publié le 7 octobre 2013 à 20h06
(mis à jour le 7 octobre 2013 à 21h06)

Après un mois de relative accalmie - excepté dans le Sinaï où les affrontements n’ont jamais cessé -, l’Egypte vient de connaître un nouveau week-end de grande violence. Le bilan des affrontements de vendredi et de dimanche est très lourd : près de 60 morts, au moins 300 blessés et plus de 500 arrestations, principalement au Caire. Hier, cinq militaires ont été abattus à Ismaïliya (nord) et deux policiers tués lors d’une attaque à la voiture piégée dans le Sinaï. A Maadi, quartier huppé de la capitale, des tirs de roquette ont frappé des installations téléphoniques, sans faire de victime. Trois mois après la destitution de Mohamed Morsi par l’armée, à la suite d’immenses manifestations populaires, l’Egypte reste profondément divisée et peine à sortir du chaos.

Ce qui se jouait dimanche était avant tout une bataille pour la légitimité, et il est bien difficile de désigner un vainqueur. Pour les commémorations du quarantième anniversaire de la guerre du Kippour en 1973, considérée en Egypte comme une grande victoire contre Israël, les autorités avaient organisé des festivités sur la place Tahrir, où des milliers de personnes dont de nombreuses familles sont venues célébrer leur armée. Beaucoup d’entre eux brandissaient un drapeau égyptien ou un portrait du général Abdel Fatah al-Sissi, ministre de la Défense et homme fort du nouveau régime, représenté de profil avec à ses côtés un lion rugissant.

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