Quand les paix ou les armistices sont signés, quand les peuples ou les communautés sont, au moins en apparence, réconciliés ou apaisés, les dégâts infligés aux ressources naturelles, à la nature ou à l’environnement par les guerres ou les guérillas (1) perdurent. Parfois des dizaines d’années, et en général dans l’indifférence la plus totale.
Les crimes de guerre ou les crimes contre l’humanité sont progressivement, mais avec une lenteur désespérante, jugés par la Cour pénale internationale de La Haye créée à Rome en 1998.
Mais le crime écologique, lui, n’existe pas et ne peut être pris en compte pour faire condamner des hommes, des Etats ou des mouvements rebelles.
Je suis retourné sur la plupart des «champs de bataille» que mon métier de reporter m’a amené à fréquenter depuis le milieu des années 70 et j’ai pu constater partout que les dégâts environnementaux perdurent. Au détriment des populations, de l’agriculture vivrière, de la faune et de la flore.
De la Tchétchénie à l’Irak en passant par la Serbie, la Bosnie, la Croatie, le Kosovo, la Géorgie, le Liban, Gaza, le Rwanda, la république démocratique du Congo, la Somalie ou l’Ethiopie, les blessures et les pollutions demeurent.
Ecrire cela ne signifie pas négliger ni oublier les morts, les blessés et les handicapés, mais quand le calme, même précaire, est revenu, il faut recommencer à vivre. Difficile dans des écosystèmes ravagés, voire détruits comme près de la frontière sud-ouest qui sépare l’Irak de l’Iran. La guerre qui