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Contre la surpopulation carcérale, le président italien appelle à recourir à l’amnistie

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Giorgio Napolitano a également évoqué, dans un message lu au Sénat et à la Chambre des députés, la possibilité de faire usage des remises de peine.
par AFP
publié le 8 octobre 2013 à 18h15

Face à la surpopulation chronique des prisons en Italie, pour laquelle ce pays a été condamné par l'Europe, le président de la République Giorgio Napolitano a appelé mardi à user plus largement de l'amnistie et des remises de peine. Dans un message lu au Sénat et à la Chambre des députés, le chef de l'Etat, une personnalité unanimement respectée dans la péninsule, a dénoncé la surpopulation carcérale, que son pays se doit de «faire cesser d'urgence». «L'Italie se trouve dans une situation humiliante sur le plan international», s'est-il inquiété.

Selon Giorgio Napolitano, en 2013, les prisons italiennes comptent 64 758 détenus pour une capacité de 47 615 places, soit un taux d'utilisation de 136%. Pour éviter que cette situation ne perdure, des mesures «extraordinaires» doivent être prises, parmi lesquelles le recours à la dépénalisation de certains délits ainsi qu'aux assignations à résidence, a-t-il précisé. «L'amnistie peut également être une solution, tout comme les remises de peine», a ajouté le président dans son message au Parlement, une démarche très rare en Italie.

Conscient que son appel peut faire croire qu'il est prêt à amnistier l'ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi - condamné définitivement à une peine de prison cet été dans une affaire de fraude fiscale -, Giorgio Napolitano a invoqué des raisons «de civilisation et de dignité».