Alors que Paris tente à grand-peine de mobiliser la communauté internationale sur le conflit en Centrafrique, les affrontements intercommunautaires continuent sur le terrain. Au moins 30 personnes auraient été tuées et des dizaines d’autres blessées dans la localité de Garga, à 200 km au nord-ouest de la capitale, Bangui, a affirmé hier une source militaire locale citée par l’AFP.
Selon ce responsable, des membres des «comités d'autodéfense» - baptisés «anti-balakas» («anti-machettes») - ont déclenché les hostilités lundi matin. Les chefs locaux affiliés au mouvement Séléka, qui a pris le pouvoir en mars à Bangui, ont riposté en distribuant des armes à leurs partisans. Des renforts ont aussi été dépêchés dans la nuit depuis Bangui pour «repousser» les assaillants, d'après la même source. Résultat, la ville minière de Garga s'est vidée de ses habitants.
Ces exactions font suite aux massacres qui ont eu lieu début septembre un peu plus au nord, dans la région de Bossangoa. Les combats entre les forces du nouveau régime et les groupes d’autodéfense avaient fait près de 100 morts et au moins 20 000 déplacés. Au fil des semaines, ces violences ont pris une tournure religieuse, le Séléka étant à dominante musulmane dans un pays très majoritairement chrétien. De chaque côté, l’amalgame a été fait et chacun est désormais une cible en fonction de son appartenance religieuse.
En proie à une instabilité chronique, la Centrafrique compte près de 300 000 déplacés sur 4,5 millions d