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Libération

L’«USS San Antonio», Guantánamo flottant

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publié le 9 octobre 2013 à 21h16

Après le camp entouré de barbelés à Cuba et les prisons secrètes de la CIA, voici le cachot voguant sur les eaux internationales. Le Libyen Abou Anas al-Libi, militant présumé d'Al-Qaeda capturé samedi à Tripoli lors d'un raid des forces spéciales américaines, est actuellement détenu à bord d'un navire de guerre, l'USS San Antonio, qui se trouvait en Méditerranée ce week-end, ont fait savoir plusieurs officiels de Washington. Connaissant les précautions extrêmes dont s'entoure l'armée américaine, cela ne veut pas dire que le prisonnier se trouve bel et bien sur ce navire, mais cette annonce relance les questions sur les libertés que les Etats-Unis prennent encore avec le droit international. Barack Obama ouvre un nouveau «Guantánamo flottant», s'indignent les plus stricts défenseurs du droit.

Du point de vue de l'administration Obama, cette captivité sur les flots est parfaitement légale et représente même un progrès par rapport aux pratiques américaines pendant les années Bush. Barack Obama a toujours pour objectif de fermer le camp de Guantánamo, qui abrite encore 164 détenus, et n'a donc pas voulu y enfermer le nouveau captif. La détention en eaux internationales permet d'interroger le prisonnier «légalement» tout en échappant au droit américain, qui le ferait assister par un avocat et lui permettrait aussi de se taire, expliquent les juristes proches de l'administration. Après ces interrogatoires, Al-Libi sera remis à la justice, sans doute à New York où