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Libération

Bruit de votes sur le Parlement européen

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En mai, une percée populiste aurait une valeur symbolique.
par Jean Quatremer, De notre correspondant à Bruxelles
publié le 11 octobre 2013 à 23h22

Les élections de mai 2014 vont-elles accoucher d'un Parlement européen eurosceptique ? Tous les ingrédients d'un cocktail explosif sont réunis après cinq ans de crise financière et économique : dégradation de l'image de l'Union, vote défouloir lors d'élections considérées sans enjeu, recherche d'un bouc émissaire, abstention massive probable… François Hollande, dans un entretien accordé mercredi au Nouvel Obs et aux quotidiens belges le Soir et De Standaard, a tiré la sonnette d'alarme alors que le FN est, au moins dans les sondages, devenu le premier parti de France : «Le Parlement européen peut, en mai, être pour une large part composé d'antieuropéens. Ce serait une régression et une menace de paralysie.»

Chance. Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, est lui aussi inquiet : «ce sera une élection extrêmement difficile», a-t-il déclaré jeudi. Reste qu'il n'y a aucune chance que les eurosceptiques revendiqués obtiennent même une majorité relative. Van Rompuy l'a reconnu : «Il y aura toujours une majorité suffisante pour défendre la cause européenne, mais dans des circonstances plus difficiles que par le passé.» Une analyse partagée par Elisabeth Guigou, présidente de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale : «Il n'y aura ni majorité eurosceptique en France ni majorité eurosceptique dans l'UE.» Car il ne s'agit pas d'une élection européenne,