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Comment Viktor Orbán a dévoré son extrême droite

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En seulement trois ans, le Premier ministre hongrois a réussi à réduire le poids électoral des extrémistes du Jobbik. Son secret : mêler populisme, révisionnisme et autoritarisme.
publié le 11 octobre 2013 à 23h21

Le soir des élections de 2010, Viktor Orbán exulte après la victoire triomphale de son Alliances des jeunes démocrates (Fidesz) : 52% des voix et les deux tiers des sièges au Parlement. Seule ombre au tableau, la percée des ultras du Jobbik (Mouvement pour une meilleure Hongrie) avec 16,8% des voix. Ce n’est pas la première apparition de l’extrême droite : en 1998, le Miép (Parti de la vie et de la vérité) était entré au Parlement avec 5,6% des suffrages. Mais le score du Jobbik est spectaculaire. Sa rhétorique antitsigane et anticapitaliste a fait un tabac et le ton radical de son président trentenaire, Gábor Vona, a séduit les jeunes.

Trois ans après, ce dernier stagne dans les sondages et se maintiendrait tout juste aux législatives de 2014. Parmi les 50% d'électeurs déterminés à voter, entre 11% et 15% choisiraient le Jobbik. Et même si l'extrême droite opérait une poussée, «pas question que le Fidesz gouverne avec elle. Le Premier ministre a été très clair : il préférerait provoquer de nouvelles élections», affirme le porte-parole du gouvernement. Un scénario peu probable. Crédité de la moitié des intentions de vote, le Fidesz est le grand bénéficiaire de l'effritement de l'extrême droite. Comment le leader de la droite a-t-il réussi là où ses homologues français échouent ? Petit manuel d'orbanisme.

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