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Libération
Interview

«Pour les populistes, la politique est le domaine des instincts»

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Catherine Fieschi, directrice du think tank britannique Counterpoint, dresse le tableau des extrêmes droites européennes :
publié le 11 octobre 2013 à 23h22

Counterpoint, la plateforme de recherches européennes que Catherine Fieschi dirige, a empoigné il y a deux ans la question des populismes sur le Vieux Continent, dégageant entre eux un «air de famille» mais aussi des particularités étudiées à la loupe. Fruits de ces travaux, un colloque international sur le sujet se tiendra lundi à Berlin. Si le populisme en tant qu'idéologie a ses valeurs et logiques intrinsèques que l'on retrouve partout, Catherine Fieschi décrypte aussi les dynamiques nationales à travers les mythes, les histoires, les codes, le «mal vécu» de chaque pays…

Y a-t-il une «poussée» des populismes en Europe ?

Les populismes représentent la face la moins savoureuse de toute forme de démocratie, et lui sont inhérents. Surtout quand il y a une promesse égalitaire, comme en France ou dans les pays scandinaves : la promesse démocratique y est tellement radicale qu’elle contient la possibilité d’être brisée. Après, quand on parle de «poussée», on a tendance à interpréter ça à la lumière de la crise de 2008. C’est une erreur fondamentale. Le cas d’Aube dorée, en Grèce, est particulier. Le mouvement se situe dans un schéma d’extrême droite pure et dure - ce sont des néonazis pas des populistes -, et il connaît une éclosion après la crise, même si ses premiers succès aux municipales à Athènes datent d’avant. Aube Dorée prospère alors surtout sur la corruption du gouvernement et la thématique d’une immigration mal gérée. Mais, dans le reste de l’Europe, on voit que les scores des partis national-populistes prog