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Libération
Décryptage

Frontex, l'opacité aux frontières de l'Europe

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L'agence chargée d'intercepter les migrants à l'entrée de l'Union est accusée de bafouer les droits de l'homme et d'agir dans l'opacité.
Des migrants dans un centre de rétention à Fylakio, situé à environ 950 kilomètres au nord-est d'Athènes, en décembre 2011. (Photo Yannis Behrakis. Reuters)
par Thomas Loubière
publié le 12 octobre 2013 à 10h34

Après le nouveau drame au large de Lampedusa, Cecilia Malmström, commissaire européenne chargée des Affaires intérieures, affirme qu'«il est plus urgent que jamais de lancer la grande opération Frontex» qu'elle a annoncée en début de semaine à Luxembourg pour la surveillance des frontières européennes. Au lendemain du naufrage qui a fait plus de 300 morts, elle avait réclamé une vaste opération de «sécurité et de sauvetage» de migrants. Les pays européens seront appelés à fournir des navires, des avions et de l'argent pour permettre à Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes, de mener à bien cette mission. Or, depuis le mois de mars, une campagne interassociative, «Frontexit», organisée entre autres par le réseau Migreurop, veut attirer l'attention sur Frontex et certaines de ses pratiques qui seraient contraires aux droits de l'homme. Décryptage.

Qui s'occupe du contrôle aux frontières de l'Europe ?

Jusqu'à la création de l'espace Schengen, en 1997, le contrôle des frontières était du seul ressort des Etats souverains. Le traité d'Amsterdam, en permettant la libre circulation des ressortissants des Etats membres, prévoyait en contrepartie une coopération policière et judiciaire, notamment en matière de lutte contre l'immigration clandestine. C'est en 2004 que le Conseil de l'Union européenne crée l'agence Frontex. Indépendante, basée