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Libération
Récit

Lampedusa, naufrage européen

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La mort en mer de 34 nouveaux migrants, vendredi, montre la vacuité de la politique migratoire de l’UE.
Des migrants sauvés à La Valette, le 12 octobre 2013. (Photo Matthew Mirabelli. AFP)
publié le 13 octobre 2013 à 19h36
(mis à jour le 14 octobre 2013 à 11h39)

A bord, ils étaient entre 270 et 400, pour la plupart des Syriens fuyant la guerre. Parti jeudi de Zouara, en Libye, leur bateau a essuyé des coups de feu d'origine indéterminée, venant de milices, de gardes-frontières ou de trafiquants de migrants : «Il y a eu une lutte furieuse, des cris à la radio et au téléphone avec quelqu'un qui exigeait que nous retournions à terre, mais le capitaine ne s'est pas arrêté», a raconté un migrant au quotidien italien la Stampa.

Selon un autre passager, le bateau a été suivi pendant cinq heures par «des miliciens» qui, «tout à coup», leur ont tiré dessus : «Ils ont blessé deux personnes. Puis ils ont continué de tirer et le bateau a commencé à prendre l'eau. Il s'est rempli très vite et on s'est retrouvé à la mer», a expliqué Mohammed à l'AFP. Il dit avoir payé 1 100 euros pour lui, autant pour sa femme, et 650 pour chacune de ses filles. «Mais quand nous sommes montés à bord, les miliciens ont pointé leurs mitraillettes sur nos têtes en demandant davantage. J'avais 5 000 dollars [3 700 euros] que j'ai dû leur donner.»

Les circonstances du naufrage, qui a fait au moins 34 morts vendredi, restent confuses. Selon la marine maltaise, les passagers se sont rués d'un côté du bateau pour faire signe à un avion militaire qui les survolait. Puis le navire a chaviré, à 110 kilomètres des côtes. «Il y avait des centaines de personnes à la mer, certaines flottant sans vie», raconte le capit