Menu
Libération
Reportage

Zintan, petite ville libyenne qui fait trembler Tripoli

Article réservé aux abonnés
La localité a multiplié les succès durant la révolution. Au point que ses puissantes brigades font désormais craindre un coup dans la capitale.
publié le 13 octobre 2013 à 20h36

Quand ils parlent de leur ville, ils n’oublient pas de mentionner qu’il s’agit de la «municipalité de Zintan» et de son «conseil municipal». Ce n’est pas anodin. Particulièrement dans un pays où la plupart des villes, et parmi elles la capitale elle-même, n’évoquent qu’un vague «conseil local». Zintan, située au milieu du djebel (massif) Nefoussa, à 150 km au sud-ouest de Tripoli, est devenue une place forte de la Libye post-kadhafiste. Auréolée de ses 400 martyrs et militairement importante, Zintan constitue le deuxième bloc d’influence en Libye, derrière Misrata, mais loin devant Tripoli. La localité ne compte que 42 000 habitants (80 000 dans le district), mais possède sept brigades puissantes : trois dédiées à la surveillance des frontières (avec la Tunisie, l’Algérie et le Niger), une chargée de protéger un conséquent stock militaire (pendant la guerre, Zintan a récupéré 20 chars à Mizdah et a mis la main sur une cache d’armes du régime à Gharyiat), une faisant office d’unité d’artillerie, une autre incorporée dans l’armée de terre et la dernière surveillant les prisons.

Le chef de celle-ci, Alajmi Ali Ahmed al-Atri, a la main sur les plus beaux joyaux zintanis : 24 Européens de l’Est accusés d’avoir combattu auprès des forces kadhafistes durant le conflit et, surtout, Saïf al-Islam, le fils préféré de Muammar al-Kadhafi, capturé en novembre 2011.

Les autorités de Tripoli tout comme la Cour pénale internationale (CPI) veulent récupérer ce prestigieux prisonnier. La CPI en