En Syrie, les derniers tabous sautent les uns après les autres : dimanche, les rebelles jihadistes ont ainsi kidnappé six membres du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Seuls trois ont été libérés hier. C’est l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui a enlevé les humanitaires, ainsi qu’un employé du Croissant rouge syrien - lui aussi relâché - dans la province d’Idlib (nord-est), une région abandonnée à l’anarchie de centaines de bandes armées. L’EIIL, un groupe fanatique connu pour faire régner la terreur sur les territoires qu’il contrôle, est lié à Al-Qaeda et accueille volontiers les combattants étrangers venus de tout le monde islamique.
Confidentialité. On ignore de quelles nationalités sont les travailleurs du CICR, l'organisation privilégiant la confidentialité. Les six employés, plus celui du Croissant rouge, retournaient à Damas après une mission de quatre jours pendant lesquels ils avaient distribué des médicaments. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH - proche de l'opposition), plusieurs hommes armés qui les protégeaient et appartenaient à un autre groupe rebelle ont aussi été kidnappés. «Bien sûr, ce type d'incident est terrible parce qu'il est perturbateur et met en danger nos opérations en Syrie», confiait hier à l'agence Reuters Robert Mardini, qui dirige les opérations du CICR au Proche-Orient. L'organisation s'est cependant dite déterminée à poursuivre ses missions dans le pa