Restera-t-il des troupes américaines en Afghanistan après 2014 et le départ des soldats de l’Otan ? Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, comptait régler cette question, qui empoisonne les relations entre les deux pays depuis près d’un an, lors d’une visite ce week-end à Kaboul. Mais le chef de la diplomatie américaine est reparti sans avoir signé le moindre traité alors que Washington espérait parvenir à un accord d’ici à la fin octobre pour conserver 10 000 soldats sur le territoire afghan après le retrait de l’Otan.
Habile. Les négociations butent toujours sur le même point : l'immunité des troupes américaines. Kaboul la refuse tandis que Washington exige que ses soldats qui se rendraient coupables de crimes sur le territoire afghan soient jugés aux Etats-Unis, et non en Afghanistan. «Si cette question n'est pas résolue, il ne pourra malheureusement pas y avoir d'accord bilatéral de sécurité», a déclaré John Kerry lors d'une conférence de presse commune avec le président afghan, Hamid Karzaï. Cette question s'était déjà posée pour les Etats-Unis en Irak. Washington avait finalement renoncé à maintenir des troupes après 2011, Bagdad ayant refusé l'immunité.
Habilement, Hamid Karzaï a laissé à une Loya Jirga - une assemblée de notables, chefs de tribus et responsables religieux - la responsabilité de trancher. Qu’elle le fasse en faveur de l’impunité paraît cependant très peu probable, la population afghane ayant été ulcéré