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Libération
Récit

En Espagne, un Parti populaire Franco de bord

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Une série d’incidents et de prises de position banalisant l’appartenance à l’idéologie franquiste entache l'image du Parti populaire espagnol.
Le Premier ministre Mariano Rajoy au Sénat, à Madrid, le 1er août 2013. (Photo Susana Vera. Reuters)
publié le 16 octobre 2013 à 19h56

«Mes idées sur Franco, ce ne sont pas des explosifs qui me les feront changer.» C'est ainsi que, le 7 octobre, le maire de Beade, en Galice, a réagi après qu'une bombe placée dans une marmite a éventré le rez-de-chaussée de la mairie et causé de graves dommages matériels. L'attentat n'a pas été revendiqué, mais, sur place, tout le monde sait que les auteurs entendaient punir le maire pour ses déclarations publiques en faveur du dictateur. Semen Sousa se vante même de posséder dans son bureau une sorte de sanctuaire en l'honneur du Caudillo. Membre du Parti populaire (PP, droite), au pouvoir dans la région et au niveau national, il n'a jamais été désavoué par sa formation.

L'épisode fait suite à une série d'incidents ou de prises de position qui banalisent l'appartenance à l'idéologie franquiste ou, plus généralement, d'extrême droite. Cet été, des membres de Nuevas Generaciones - les jeunesses du PP - des régions de Valence et de Castille-La Manche sont apparus sur Facebook et Twitter en réalisant le salut fasciste et en portant des étendards franquistes ou nazis. Le 11 septembre, une vingtaine de militants d'extrême droite ont agressé des dirigeants catalans dans un centre culturel à Madrid ; depuis, le parquet envisage d'interdire leur parti, Alianza nacional. Plus récemment, le 28 septembre, dans la petite municipalité madrilène de Quijorna, la maire a autorisé une foire où étaient exhibés des symboles nazis et fascistes, avant de présider elle-même une cérémonie