Les têtes de ripoux continuent de tomber en Chine. Ji Jianye, le maire et secrétaire du Parti communiste de Nankin, ville de 8 millions d’habitants, vient d’être placé sous
«enquête disciplinaire interne du parti»
pour
«crimes économiques»,
c’est-à-dire pour corruption. Ji, 56 ans
(photo Reuters),
occupe le rang hiérarchique de vice-ministre. Il est soupçonné par la Commission centrale de la discipline du PC d’avoir touché 2,5 millions d’euros de pots-de-vin en attribuant des marchés du bâtiment et de travaux publics à des entreprises dirigées par des proches.
Arrêté mardi matin par des hommes du service d'ordre interne du parti, le maire de Nankin aurait été transféré à Pékin dans un centre d'interrogatoire secret où des professionnels seront chargés de le faire passer aux aveux. La brutalité des méthodes employées dans ces sites extrajudiciaires a été illustrée récemment par la mort, en avril dernier, d'un cadre soumis au supplice de la baignoire. Le Parti communiste se plaçant au-dessus des lois en Chine, aucun de ses membres ne peut être traduit en justice avant d'en être préalablement expulsé. Cette éviction n'est elle-même possible qu'après que l'accusé ait signé et appliqué ses dix empreintes digitales sur sa «confession». Ce n'est en général qu'une question de temps car, dans les faits, les accusés sont présumés coupables.