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Libération
Récit

Le «shutdown», leçon de défiance envers Washington

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Contrairement à ce qu’espère Barack Obama, ces seize jours sans gouvernement ont accru le fossé entre la population américaine et l’exécutif.
publié le 18 octobre 2013 à 21h16

Des milliers de malades n’ont pas été soignés, des PME n’ont pas obtenu les prêts qu’elles attendaient et les fermiers du Dakota n’ont eu qu’à pleurer leurs vaches victimes d’un terrible blizzard… Mais les avions ne sont pas tombés du ciel et la Terre n’a même pas ralenti sa rotation, continuent de pavoiser les extrémistes du Tea Party.

Tandis que les fonctionnaires ont repris le travail depuis jeudi, les premières analyses à chaud des effets du shutdown qui a fermé tous les services «non essentiels» du gouvernement américain pendant seize jours, indiquent que ses effets pourraient bien être paradoxaux, et assez différents de ce qu'on imagine généralement en France.

Privés de gouvernement pendant seize jours, les Américains ont pu réaliser à quel point celui-ci leur est utile et important, veut croire la Maison Blanche. «Je pense que les Américains, durant ce shutdown, ont eu l'occasion de se rendre compte de toutes les choses, petites et grandes, que fait le gouvernement et qui ont un impact sur la vie des gens», a souligné Barack Obama lui-même, jeudi, énumérant les services apportés aux retraités ou aux vétérans, l'importance de l'armée et de la police, ou encore les contrôles sanitaires de l'alimentation (qui ont été pratiquement stoppés). Pour toutes les victimes directes du shutdown, comme les malades qui n'ont pu entamer les soins prévus dans les hôpitaux des National Institutes of Health ou les ranchers du Dakota, qui n'ont pu demander d'inde