Les Allemands ont voté et, comme prévu, Angela Merkel et son parti sont arrivés largement en tête. Elle devrait conclure prochainement un accord avec le SPD pour former une «grande coalition». Du côté français, il faut sortir dès maintenant de l’attentisme qui avait prévalu avant ces élections : la crise de la zone euro est loin d’être terminée et il y a toujours urgence à infléchir une politique allemande qui a, depuis trois ans, prolongé et aggravé cette crise. Malgré la victoire d’Angela Merkel cette bataille n’est pas perdue d’avance.
Les Allemands ont-ils plébiscité l'intransigeance de la chancelière dans la crise de la zone euro ? Incontestablement pour certains mais ceux qui perçoivent les limites de sa politique et les risques qu'elle fait courir au projet européen sont aussi de plus en plus nombreux. Ils vont bien au-delà désormais des grands noms tels le philosophe Jürgen Habermas, le sociologue Ulrich Beck ou encore l'ancien chancelier Helmut Schmid et l'ancien ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer qui tirent la sonnette d'alarme depuis longtemps. L'institut Gallup a réalisé un sondage intéressant. A la question «la politique de l'austérité donne-t-elle des résultats en Europe ?», seuls 39% des Européens répondent «oui» contre 51% de «non». Mais les Allemands ne font pas exception : ils ne sont que 42% à penser que l'austérité fonctionne contre 53% qui n'y croient pas. Quant à la chancelière elle-même, ses hésitations des dernières années résult