La Chine commence à payer très cher le peu d'importance que les autorités accordent aux questions d'environnement. Une pollution cauchemardesque a paralysé hier Harbin, ville de 11 millions d'habitants du nord-est du pays. L'indice de concentration de microparticules dans l'air y atteignait par endroits un score de 1 000 sur l'échelle AQI (Air Quality Index), soit 50 fois le seuil à ne pas dépasser déterminé par l'Organisation mondiale de la santé (fixé à 20). En raison d'une visibilité réduite à 10 mètres, l'aéroport a été fermé, ainsi que certaines autoroutes. Les écoles ont également suspendu leurs cours. Ce type de mesures a jusqu'alors été très rarement utilisé en Chine, en dépit du fait que la pollution dépasse très souvent l'indice de danger, fixé à 300. Plusieurs villes voisines de Harbin, comme Shenyang, affichaient hier des seuils de pollution allant de 400 à 500, tandis que les indices de la plupart des autres grandes villes, dont Pékin, oscillaient autour de 150 à 200 - soit une «qualité de l'air» équivalente à celle des espaces réservés aux fumeurs dans certains aéroports.
La capitale chinoise a annoncé la semaine dernière la mise en place d'un «programme de réponse d'urgence». Un système de circulation alternée sera enclenché au-delà d'un certain seuil de nocivité de l'air, les usines devront réduire ou arrêter leur production et… les barbecues et les pétards seront proscrits. L'une des sources principales de la pollution à Pékin, géographiquem