Menu
Libération
Décryptage

La surveillance entre alliés, mode d’emploi

Article réservé aux abonnés
Le pic d’interception des échanges est intervenu, en décembre, en pleine négociation de l’accord de libre-échange transatlantique.
publié le 21 octobre 2013 à 21h36

S'appuyant sur les documents récupérés par Edward Snowden, le Monde a révélé hier l'ampleur de l'espionnage auquel se livreraient les Etats-Unis en France, via la NSA (National Security Agency). Une affaire qui met en lumière la guerre de l'ombre entre alliés sur le champ de bataille économique.

Pourquoi la NSA vise-t-elle la France ?

Officiellement banni, l'espionnage existe bel et bien entre alliés. «A l'étranger, tous les coups sont permis du moment que l'on ne se fait pas prendre», confie une source bien informée. «Depuis la fin de la guerre froide, note François Géré, directeur de l'Institut français d'analyse stratégique, cette surveillance mutuelle a glissé vers les domaines économique et commercial.» Selon cet expert, les pics d'interception en décembre 2012 et en janvier 2013 dévoilés par le Monde correspondraient ainsi à l'une des phases de négociations portant sur la mise en place d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis. «Dans la compétition économique, il n'y a plus d'alliés, que des intérêts.» Sont donc visées en priorité les entreprises susceptibles de faire de l'ombre aux boîtes américaines : EADS, Dassault, Thales, etc. Par ailleurs, note François Géré, certaines entreprises de part et d'autre de l'Atlantique disposent de leur propre service de renseignement, doté de moyens propres.

Comment ça marche ?

P