Il ne cesse de les appeler à la rescousse pour sauver le Japon. Depuis son retour au pouvoir en décembre, le Premier ministre, Shinzo Abe, milite de tribunes en meetings pour «mieux exploiter la ressource la plus sous-utilisée» du pays : «Les femmes japonaises.» C'était d'ailleurs la ligne directrice de son discours devant l'Assemblée générale des Nations unies, fin septembre, quand il a déclaré son «intention de créer une société dans laquelle les femmes brillent» et répété son souhait de «modifier les structures de la société japonaise».
La femme nipponne a donc été promue au cœur des «Abenomics», politique de relance volontariste censée terrasser près de quinze ans de crise déflationniste, réaffirmées le 15 octobre lors de l'ouverture de la session parlementaire. Ce chantier exige une révolution des mentalités dans un pays peu habitué aux changements radicaux et dans un monde du travail traditionaliste dominé par les hommes.
«Womenomics». En revenant au Kantei, le Matignon nippon, Shinzo Abe n'a pas subitement mué en défenseur des luttes sociales, ni en prosélyte des conquêtes féministes. Depuis bientôt un an, il martèle son credo en pragmatique, les yeux rivés sur les indicateurs du pays : la population vieillit et baisse rapidement, avec seulement 1,41 enfant par femme en moyenne. Selon l