Les drones américains ne tuent pas que des talibans au Pakistan. Ils tuent aussi des civils. Des vieux, des femmes, des enfants, au mauvais endroit au mauvais moment. Dans un rapport publié ce mardi, Amnesty International dénonce des crimes de guerre perpétrés loin des regards dans les zones extrêmement dangereuses du nord-ouest du Pakistan, où tout étranger est interdit de territoire. L'organisation a enquêté sur 45 attaques de drones qui ont frappé le Nord-Waziristan, bastion d'Al-Qaeda et des talibans du Pakistan, entre janvier 2012 et août 2013. Alors que les sources officielles affirment que les personnes tuées étaient des «terroristes», Amnesty est arrivée à la conclusion que ces victimes n'avaient rien à voir avec les combats.
Il est évidemment difficile de chiffrer le nombre de victimes dans une zone si fermée. Sans être en mesure de le confirmer, Amnesty cite le nombre de 400 à 900 civils tués entre 2004 et septembre 2013 et 600 personnes gravement blessées. Cette estimation est établie à partir d’informations d’ONG et de sources gouvernementales pakistanaises. De même source, les Etats-Unis auraient mené entre 330 et 374 attaques de drones dans la région sur la même période.
L’ONG cite notamment le cas d’une grand-mère de 68 ans tuée en octobre 2012 lors d’une double attaque, manifestement par un missile Hellfire, alors qu’elle cueillait des légumes dans le champ