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TRIBUNE

Etats-Unis : le parti républicain déphasé

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par Marie-Cécile Naves, Politologue, responsable des études à Think Tank Different
publié le 22 octobre 2013 à 18h06

Un sursis. C'est tout ce qu'a obtenu le pouvoir exécutif fédéral américain. Si les Etats-Unis évitent le défaut de paiement, c'est grâce à un accord trouvé in extremis entre les démocrates et les républicains, et qui ne vaut que pour quelques mois : le plafond de la dette est relevé jusqu'au 7 février et les fonctionnaires fédéraux peuvent reprendre le travail jusqu'au 15 janvier. Le coût, pour le pays, de ces quelques semaines de blocage s'élève à 24 milliards de dollars [17,5 milliards d'euros, ndlr], sans compter un ralentissement probable de la croissance américaine estimé à environ 0,5 point.

Si la réforme de la santé, l’«Obamacare» comme l’appellent ses détracteurs, n’est pas menacée sur le principe, les parlementaires républicains à l’origine du «shutdown» ont obtenu une reconduction des réductions automatiques de certaines dépenses («sequester»). Autrement dit, rien n’est réglé : la classe politique américaine ne parvient pas à se mettre d’accord sur la question de la dette à long terme et sur le budget fédéral. Comme dans tous les pays développés, les dépenses sociales peinent à trouver leurs financements.

Or, les Etats-Unis sont confrontés à deux problèmes majeurs. Le premier est structurel : sur le plan institutionnel, le poids des contre-pouvoirs est trop élevé : les lobbys, les Eglises, les courants politiques locaux pèsent très fort dans les orientations de l’action publique.

Le second est conjoncturel : la crise identitaire des républicains fait peser de