Pour l'opposition modérée syrienne, celle qu'incarne la Coalition nationale, Genève II est la conférence de tous les dangers. D'où ce dilemme : faut-il ou non la boycotter ? Ne pas s'y rendre, c'est fâcher les pays occidentaux qui insistent sur sa participation (lire ci-contre). Mais toute participation à cette rencontre l'expose, en revanche, à des attaques des autres composantes de la rébellion, les islamistes évidemment. D'où ce leitmotiv, formulé notamment par Ahmed Jarba, le chef de la Coalition : l'opposition va perdre sa crédibilité si elle cède aux pressions internationales pour assister à des pourparlers qui ne viseraient pas au départ de Bachar al-Assad. «Les gens ne nous croiraient plus et nous regarderaient comme des traîtres à la révolution et au sang des rebelles», a-t-il déclaré dans un texte destiné à être lu à la conférence des «amis de la Syrie».
Scission. Le dilemme de l'opposition dite modérée est aussi aggravé par ses propres divisions. Ainsi, le Conseil national syrien (CNS), principale composante de la Coalition, exige en plus un arrêt préalable des combats avant la conférence, et menace même de faire scission si la Coalition s'y rendait. Se pose aussi la question des capacités de la Coalition nationale à faire appliquer un éventuel accord alors que, sur le terrain, on recense près d'un millier de groupes armés différents, la plupart ayant leurs propres agendas. Car, c'est aussi sa faiblesse majeur