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Libération
Chronique «Diplomatiques»

Trois moments de vérité

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publié le 22 octobre 2013 à 18h06

Le monde n’est que crises. Toutes sont inquiétantes, voire angoissantes et cela va durer longtemps sans doute, car le monde est en quête de nouveaux équilibres qui seront difficiles à trouver. Il lui faut définir de nouvelles approches économiques parce que l’ère libérale s’achève dans un chaos général mais qu’il n’est pas possible de simplement revenir au keynésianisme d’après-guerre. Il lui faut aussi de nouveaux systèmes d’alliance que demandent l’émergence des nouvelles puissances et la fin du monopole occidental sur les affaires du monde. Un quart de siècle après l’écroulement soviétique et la fin du bipolarisme de la guerre froide, il lui reste, en un mot, à inventer un nouvel ordre international.

Pour plusieurs décennies encore, le monde va donc continuer d’aller à tâtons avec tous les dangers que cela comporte. Cela requerrait au moins des hommes d’Etat visionnaires dont les cinq continents sont aujourd’hui dépourvus mais aucune crise, si grave soit-elle, ne mène forcément à l’abîme. Dans chacune d’entre elles, il y a une lueur d’espoir, comme entretenue par un instinct de survie.

Prenons les Etats-Unis. Le bras de fer budgétaire dont ils viennent de sortir avait tout pour les mener à la débâcle, et le monde avec eux. Les élus du Tea Party ne voulaient rien céder car ces idéologues se croient investis d’une mission historique, celle de faire reculer l’Etat, de démanteler toute forme de protection sociale et de réduire les prélèvements fiscaux aux seuls besoins de la Dé