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Libération
Vu de Chine

Des fresques chinoises repeintes d'un peu trop frais

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Un temple bouddhiste du XVIIIe siècle a été rénové dans un goût douteux. Les deux incompétents ont été limogés, mais la pratique est courante en Chine.
L'un des murs du temple Yunjie après restauration, le 14 octobre. (Photo AFP)
publié le 23 octobre 2013 à 10h26
(mis à jour le 23 octobre 2013 à 12h26)

Les fresques délavées par le temps d'un temple bouddhiste du XVIIIe siècle situé à Chaoyang (province du Liaoning), avaient eu la chance inouïe d'échapper aux saccages iconoclastes de l'époque maoiste. Elles n'ont toutefois pas été épargnées par la bêtise de deux responsables du patrimoine, qui les ont fait recouvrir par des artisans locaux de badigeonnages multicolores assimilables à de mauvaises bandes dessinées. Les deux incompétents ont été limogés cette semaine, après qu'un internaute eut mis en ligne des photos de cette restauration bâclée. «Quelle connerie !», s'est exclamé un commentateur outragé sur son microblog.

Plusieurs archéologues, dont He Shuzhong, fondateur du Centre de conservation du patrimoine de Pékin, soulignent que ce genre d'incident est «très fréquent». Plutôt que de restaurer un pavillon ancien dans les règles de l'art, nombre de municipalités chinoises préfèrent abattre la structure et la rebâtir plus ou moins à l'identique. C'est à la fois moins cher, plus rapide, et il est rare que qui que ce soit s'en rende compte. Des pans entiers de la Grande Muraille ont ainsi été reconstruits.

Sous un régime communiste ou la réécriture de l'histoire est presque systématique depuis plus de 60 ans, les pastiches et les fraudes sont légion. Le professeur Zhu Dake, de l'Université Tongji de Shanghai, déplore que beaucoup d'expositions archéologiques en Chine «sont basées sur une histoire inventée, étayée par des pièces de contrefaç