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Libération

L’évêque qui vouait un culte aux deniers enfin suspendu

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publié le 23 octobre 2013 à 21h06

Monseigneur Franz-Peter Tebartz-Van Elst était sous pression depuis des semaines. Trop dépensier, l'évêque de Limburg, près de Francfort, a finalement été suspendu hier par Rome dans l'attente des résultats de l'enquête ouverte par la justice allemande. Mais celui que les médias ont surnommé «l'évêque de luxe» n'est pas démis de ses fonctions, contrairement à ce que beaucoup espéraient. Le scandale avait commencé autour du nouvel évêché, commandé par le prélat. Quelque 5,5 millions d'euros étaient initialement prévus pour un ensemble d'édifices comprenant un musée, des salles de conférence, une chapelle et les appartements privés de monseigneur. La semaine dernière, on apprenait que la facture s'élèverait sans doute à 31 millions d'euros, 40 millions même selon le quotidien Die Welt.

Le journal populaire Bild dresse la liste des dérapages : 578 000 euros pour les robinets en or, 25 000 euros pour une table, 15 000 euros pour une baignoire, 2,9 millions d'euros pour la chapelle privée de l'évêque… Bild rappelle que «l'évêque de luxe» voyage en première classe lorsqu'il se rend auprès des pauvres en Inde, et détaille le contenu de son écurie automobile personnelle.

A l'heure où l'Eglise se recentre sur l'humilité, le train de vie de Franz-Peter Tebartz-Van Elst dérange. «La coupe est pleine, il doit démissionner», exige Patrick Dhem, responsable d'une association de fidèles. Dans une lettre ouverte, les diocésains critiquent le style autoritai