Menu
Libération
Interview

«Moscou fait un exemple avant les JO de Sotchi»

Article réservé aux abonnés
Pour Yannick Jadot, l’opposition de Greenpeace au nucléaire explique le faible soutien français aux militants.
Mobilisation pour la libération des militants arrêtés en Russie, à Mexico le 18 octobre. (Photo Edgard Garrido. Reuters)
publié le 23 octobre 2013 à 20h56

Yannick Jadot, député européen EE-LV et ancien directeur des campagnes de Greenpeace France, déplore le silence de Paris, qui accueillera la conférence de l’ONU sur le climat en 2015.

Comment expliquer le peu de réactions diplomatiques à la détention des militants de Greenpeace ?

Certains pays protestent, comme le Brésil ou l'Australie. Les Pays-Bas ont engagé une procédure juridique. La chancelière allemande, Angela Merkel, a fait part de son «inquiétude» auprès de Vladimir Poutine… Mais à part ça, les réactions sont très faibles, c'est vrai. La Russie profite de son rôle dans la crise syrienne. De nombreux pays fantasment sur les réserves d'hydrocarbures de l'Arctique. Gazprom est un Etat dans l'Etat en Russie, mais aussi un «Etat dans l'Europe».

En ce qui concerne le silence de la France, Greenpeace paie son opposition au nucléaire… Beaucoup de nos responsables politiques ne se sentent pas dans l’obligation morale de défendre de manière forte et publique la liberté d’expression et l’action contre l’exploitation de l’Arctique et le réchauffement climatique. Ce n’est pas raisonnable pour un pays qui accueillera la conférence climat et prétend jouer un rôle historique dans la défense de l’Arctique, à l’écosystème si fragile.

On n’entend pas non plus les Verts…

Vous exagérez ! Nous avons tous signé un appel invitant Paris à tout mettre en œuvre pour permettre la libération des militants. Mais ce ne seront pas les Verts français qui feront pression sur Poutine, on a déjà du mal à faire pression sur Hollande ! Au Parlement européen, on s’est battus pour qu’un débat ait lieu. Mais là aussi, le Parlement