Mercredi, commençait à Detroit aux Etats-Unis
à l’issue desquelles il sera décidé si la ville peut être placée sous le «chapitre 9», le régime américain des faillites réservé aux municipalités, tel que le souhaite le gouverneur du Michigan depuis juillet. Mais ce processus long et coûteux divise les habitants de la ville. Voici l’éclairage de l’économiste et urbaniste George Galster
(photo DR)
, de l’université de Wayne, auteur d’un ouvrage de référence sur la ville dont il est originaire et sur ses habitants,
Driving Detroit
.
La procédure de mise en faillite de Detroit, qui pourrait permettre d’assainir les finances de la ville, divise les habitants. Pourquoi ?
Il y a plusieurs problèmes. D’abord, si elle est acceptée par la Cour, la mise en faillite de la ville pourrait pénaliser les anciens fonctionnaires qui comptent sur la municipalité pour leur verser leurs retraites. Car les dettes de Detroit, estimées à 18,7 milliards de dollars, sont en grande partie dues aux organismes de fonds de pension qui assurent les retraites des fonctionnaires, des pompiers, des policiers. La mise en faillite donnerait plus de latitude à la ville pour restructurer et alléger sa dette, par exemple en taillant dans ces avantages sociaux.
Ensuite, le mécontentement des habitants vient du fait que cette procédure coûte une fortune, notamment en frais légaux, ils se comptent en milliards de dollars. Jamais une ville de cette taille n’est passée par là, c’est presque expérimental ! Et cela n’a pas échappé aux avocats...
Il y a enfin un élément racial, comme tout ce qui touche à Detroit, où 85% de la population est afro-am