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Analyse

Ecoutes : l’Europe cherche à se faire entendre

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Les réactions outrées des Vingt-Huit, réunis hier à Bruxelles, risquent de rester lettre morte. A moins d’un accord sur la protection des données.
Angela Merkel à Bruxelles le 24 octobre 2013. (Photo Georges Gobet. AFP)
par Jean Quatremer, Correspondant à Bruxelles
publié le 24 octobre 2013 à 21h16

Le portable d’Angela Merkel au secours de la protection de la vie privée des Européens ? La chancelière allemande et le président français se sont retrouvés avant l’ouverture du sommet européen qui s’est ouvert hier soir à Bruxelles, afin de se concerter sur les meilleurs moyens d’empêcher les «grandes oreilles» américaines d’agir en toute liberté sur le Vieux Continent.

Le sujet devrait aussi être évoqué à vingt-huit, les gouvernements, même les plus atlantistes, étant désormais sous pression de leurs opinions publiques choquées par l'ampleur de l'espionnage américain. Signe des temps, José Manuel Durão Barroso, le président de la Commission, qui a toujours su ménager le «grand frère» américain, n'a pas hésité à comparer, hier, les méthodes de la NSA à celles d'une «police politique» d'un pays «totalitaire» : «Nous savons [en Europe, ndlr] ce que signifie le totalitarisme, nous savons ce qui arrive quand l'Etat utilise ses pouvoirs pour s'introduire dans la vie des gens», a-t-il martelé en évoquant explicitement l'ex-RDA, patrie d'Angela Merkel… Dire que l'énervement européen est à son comble est une litote.

«Or gris». Il ne faut cependant pas rêver : l'Union, pas plus que n'importe quel pays au monde, n'a les moyens juridiques d'empêcher l'espionnage dont relève la mise sur écoute du téléphone d'Angela Merkel ou la pose de micros dans les ambassades de France, à Washington, et de l'UE, à New York, deux