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Libération
Récit

En Tunisie, le «dialogue national» en péril

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Les négociations politiques pour la transition sont menacées par la série d’attentats qui secoue le pays.
publié le 24 octobre 2013 à 21h16

Les actes terroristes ébranlent la très fragile transition tunisienne, alors que l'opposition envisage de renoncer aux négociations avec les islamistes au pouvoir, accusés de tergiverser sur la démission du gouvernement, seule à même de «sauver le pays».Pour la cinquième fois depuis le début de l'année, un deuil national était décrété hier.

Mercredi, deux ans jour pour jour après les élections, six agents de la Garde nationale - l'équivalent de la gendarmerie - ont été tués à Sidi Ali Ben Aoun, un village au sud de Sidi-Bouzid. Partis perquisitionner une maison signalée comme suspecte, ils ont été accueillis par des tirs. La plupart d'entre eux n'ont même pas eu le temps de sortir de leur véhicule. Un membre du groupe armé a été tué, tous les autres ont pris la fuite. Sur place, la police a retrouvé deux kalachnikovs, deux ceintures d'explosifs et une voiture piégée, ainsi que du TNT et de l'ammonitrate. Dans la soirée, un policier en patrouille à Menzel-Bourguiba, à une heure au nord de Tunis, a été abattu par «quatre terroristes à bord d'une voiture», a annoncé le porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Slogans hostiles. Les funérailles des «martyrs», hier, ont donné lieu à des mouvements de protestation. Les familles ont refusé que des membres de l'exécutif viennent assister aux enterrements. Au Kef, ville du jeune agent Socrate Cherni, une foule dense a accompagné la dépouille, criant des slogans hostiles aux islami