Le sommet des dirigeants européens qui s’ouvre ce jeudi à Bruxelles sera dominé par les révélations de la surveillance des pays européens par l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA). Après
en début de semaine, c’est l’Allemagne qui a convoqué l’ambassadeur américain à Berlin pour avoir des explications sur
[ la surveillance supposée de son téléphone portable ]
. La diplomatie européenne a-t-elle raison de pousser des hauts cris ? Et que peuvent faire les institutions de l’UE face à la NSA ? Pour Arnaud Danjean, député européen PPE (Parti populaire européen), qui préside la sous-commission sécurité et défense du Parlement européen, l’Europe n’empêchera personne et surtout pas les Américains d’espionner et l'Europe ne peut pas faire grand chose. Mais elle peut quand même agir sur certains leviers pour mieux protéger les données de ses citoyens.
(Photo AFP)
Quelle est la part d’hypocrisie dans l’indignation européenne vis-à-vis des révélations sur les pratiques de la NSA ?
Je dirais 95%. On est dans l’hypocrisie absolue. Il y a deux hypocrisies en réalité. D’une part, en dehors du cas précis de la NSA, une hypocrisie générale vis-à-vis du renseignement, de l’espionnage. Si on tombe de sa chaise à chaque fois que l’on redécouvre qu’une agence d’espionnage c’est fait pour espionner… Soyons sérieux. L’espionnage est un phénomène quasi naturel des relations internationales, tout le monde en fait, il n’y a pas un pays qui n’ait pas son agence de renseignement, même petite. L’espionnage se nourrit de l’illégalité. Il contourne, c'est son job. La règle, c’est «pas vu pas pris». Si on s’indigne de l'espionnage, il faut aller jusqu’au bout et